Le Parisien a publié une enquête sur la chirurgie esthétique chez les jeunes. La grande mode chez les filles serait d’avoir de grosses fesses. Pour en parler, Jean-Luc Morandini a invité Tracy Cohen directrice de la Clinique esthétique des Champs-Elysées et le Dr. Patrick Baraf, chirurgien esthétique dans son émission « Morandini Live » sur CNews.
Tracy Cohen Sayag & le Dr.Baraf dans le Morandini Live cette semaineTracy Cohen et le Dr.Baraf étaient sur CNEWS pour parler de la tendance chirurgie du moment ! Qu'en pensez-vous ?
Publiée par Clinique des Champs Elysées sur Vendredi 15 mars 2019
Vous constatez une demande des jeunes pour les grosses fesses dans votre clinique ?
Depuis trois ans, il y a une augmentation de la demande pour l’augmentation du volume des fesses chez les femmes entre 18 et 35 ans. On a constaté une progression de 20% en un an sur cette intervention alors que l’on est sur une croissance de 5% en moyenne en chirurgie esthétique.
La mode des gros fessiers a été lancée par Kim Kardashian il y a trois ans. Puis cette vague a été amplifiée en France par les filles de téléréalité qui ont l’habitude de poster leur quotidien sur les réseaux sociaux. Quand elles font une opération, elles en parlent et touchent un très large public.
Ensuite, les femmes viennent nous voir avec des photos. Elles ont forcément un modèle qu’elles aiment et elles veulent obtenir le même résultat.
Comment on grossit les fesses d’une fille ?
La technique la plus courante est le lipofilling. Elle consiste à faire un transfert de cellules graisseuses vivantes. On enlève de la graisse par exemple sur la culotte de cheval ou sur les hanches. Et puis, on remet la graisse dans les fesses.
La pose de prothèses est la deuxième technique possible. Les implants contiennent du gel de silicone cohésif puisque les fesses doivent être fermes. Cette opération existe en France depuis une douzaine d’années. Le chirurgien met l’implant dans le muscle grand fessier d’où la réputation de douleur post-opératoire pendant deux à huit jours. Il y a une cicatrice au niveau du coccyx entre les fesses.
Il y a des avantages et des inconvénients à chaque technique.
- Avec le lipofilling, on peut mettre la graisse là où la patiente le souhaite. Il y en a qui veulent des fesses plus rondes sur le haut, c’est-à-dire une meilleure cambrure, d’autres qui veulent élargir un petit peu les hanches. Mais toute la graisse injectée ne reste pas.
- Avec les prothèses, on a le volume qu’on veut mais on a un emplacement unique situé grosso modo au niveau de la poche d’un jean.
Vous dites toujours oui pour quelqu’un qui vient se faire grossir les fesses ?
On a un métier où rend service et où on répond à une demande. Les femmes sont tellement plus heureuses après l’opération, on le constate tous les jours. Mais le rôle du chirurgien est aussi de canaliser les demandes irréalistes.
Parfois, on voit arriver des femmes extrêmement minces et on doit leur expliquer qu’elles n’ont pas suffisamment de gras pour faire une réinjection de graisse.
On résiste aussi aux demandes de fessiers énormes. Il faut rester naturel. Au Brésil, pourtant le pays du « Bum bum », les chirurgiens mettent des implants de 230 grammes et en France certaines femmes demandent des implants de 500 grammes ! Il n’est pas rare de lire sur les blogs des histoires de prothèses qui se déplacent, qui sont visibles avec des complications qui inquiètent beaucoup les patientes. Le chirurgien a un énorme travail d’information à faire.
Ça coûte combien ?
En moyenne il faut compter entre 5500€ et 8000€ pour ce type d’intervention, prothèses ou réinjection de graisse.