Quelle est la durée de vie d'un implant mammaire ?

Les femmes qui ont recours à une augmentation mammaire le savent bien : Les prothèses mammaires ne sont pas éternelles et devront être changées régulièrement pour conserver leur intégrité.
Comme tout objet, les implants mammaires s’usent avec le temps, deviennent plus fragiles, ce qui entraînent un risque de rupture. Mais quand faut-il les remplacer ? Faut-il le faire de façon automatique après un certain nombre d’années ou bien devez-vous attendre qu’un problème se manifeste ? Nous faisons le point sur cette question fréquente en consultation.
D’où vient le dogme de la durée de vie de 10 ans des prothèses mammaires ?
Les implants mammaires sont des dispositifs médicaux de classe III et font l’objet d’une surveillance renforcée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM).
L’ANSM a publié en 2014 un rapport constatant que la durée de vie d’un implant mammaire en gel de silicone ne dépasse pas dix ans. Cette durée se base sur les résultats d’études scientifiques stipulant que le taux de ruptures des implants est d’environ 1 % dans les dix premières années mais augmente significativement après 10 ans de pose avec un risque compris entre 10 et 30 %.
Toutefois, dans les faits, il n’est pas rare qu’une femme porte des implants mammaires bien au-delà de cette durée sans rencontrer le moindre problème. Une prothèse bien posée dans un environnement sain peut tenir 20 ou 25 ans.
Si bien qu’aujourd’hui, le remplacement automatique tous les 10 ans ne se fait plus si l’implant « se porte bien ». Les patientes les plus anxieuses pourront demander le remplacement des implants mammaires tous les 10 ans si elles le souhaitent mais un suivi rigoureux peut allonger de façon considérable l’intervalle entre les changements de prothèses.
Quels sont les contrôles qualité effectués sur Les implants mammaires?
La fabrication des implants mammaires impose des conditions d'hygiène et de sécurité très strictes. Ces produits utilisent du silicone à la fois pour leur enveloppe et pour leur remplissage. Chacune de ces matières premières est approuvée par la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine du médicament.
Les laboratoires font également l’objet d’une surveillance rigoureuse de la part des autorités européennes et françaises.
De plus, avant d’être commercialisé, chaque implant mammaire fait l’objet de nombreux contrôles au sein de l’entreprise afin de s’assurer de la qualité du produit fini.
- Test d'élongation : On applique une force mécanique aux deux extrémités de l’enveloppe pour voir sa capacité d'allongement et de déformation.
- Test de déchirement : On vérifie la capacité de l'enveloppe à ne pas se rompre complètement trop facilement.
- Tests de biocompatibilité, de toxicité, d’implantation, etc : On s’assure que le produit qu'on va implanter ne pose aucun problème pour la santé des patientes.
Comment vérifier l’état de ses implants mammaires ?
On recommande aux femmes de faire une mammographie tous les 2 ans minimum suivi d’une échographie si le premier examen soupçonne une rupture d'implant. On fait alors une IRM mammaire pour écarter tout doute.
Si le diagnostic validé, le remplacement de la prothèse doit être programmé à plus ou moins brève échéance.
Comment se manifeste la rupture d’un implant mammaire ?
Pour les prothèses en gel de silicone, la rupture est d’abord intra capsulaire. Le gel montre des signes d’usure mais il reste à l’intérieur de l’enveloppe entourant la prothèse et entraîne l’apparition d’une coque fibreuse.
Cette usure de l’implant est asymptomatique et passe le plus souvent inaperçue. Elle peut être détectée lors d’une échographie réalisée pour un autre motif, le dépistage du cancer du sein par exemple.
Puis la rupture est extra capsulaire. Le gel de silicone passe à travers la membrane de la prothèse mammaire. Les implants sont remplis avec un gel dit « cohésif », c'est-à-dire qu'il ne va pas s'écouler dans le corps en cas de rupture de l'enveloppe.
Cette usure est le plus souvent repérée lors de l’échographie mammaire de surveillance ou se manifeste par des symptômes tels que des douleurs, une variation de volume du sein ou une consistance du sein inhabituelle à la palpation.
Le remplacement des prothèses mammaires est-il pris en charge ?
Les laboratoires s’engagent à remplacer gratuitement une prothèse mammaire défaillante avant un délai de dix ans, car on considère qu’il s’agit d’un défaut de fabrication.
A noter que certaines marques laissent le coût de l’intervention à charge de la patiente tandis que d’autres supportent aussi les frais cliniques tant le risque de rupture est minime.
N’hésitez donc pas à vous renseigner auprès de votre chirurgien sur les modalités de remplacement !