La médecine esthétique loin des clichés

La médecine esthétique, souvent associée à des excès et à des caricatures, a évolué de manière significative au cours de la dernière décennie.
Tracy Cohen-Sayag, à la tête du groupe Clinique des Champs-Élysées, le plus grand réseau de cliniques esthétiques en France, partage son regard sur cette transformation et les enjeux d’un secteur en pleine expansion.
Elle répond aux questions de Sophie de Menthon dans l'émission « Patrons en questions » sur CNews.
Une décennie d'expansion et d’innovations
Au cours des dix dernières années, la médecine esthétique a connu un essor impressionnant, avec un marché qui est passé de 5 milliards d’euros en 2015 à près de 15 milliards en 2025.
Cette croissance est à l’image de l’évolution des mentalités.
Les femmes et les hommes assument de plus en plus de recourir aux traitements de médecine esthétique.
Grâce à une innovation constante, le secteur propose régulièrement des solutions toujours plus efficaces.
À raison de trois à quatre nouvelles avancées par an, ces progrès contribuent à améliorer la qualité de vie des patients tout en offrant un accompagnement pour vieillir de façon naturelle.
L’engouement des jeunes pour la médecine esthétique
Malgré cette volonté d’apparence naturelle présente chez une majorité de patients, le secteur doit faire face à des excès chez les plus jeunes.
Les femmes, entre 18 et 25 ans, sont de plus en plus nombreuses à vouloir des traitements parfois disproportionnés, comme des injections pour gonfler les lèvres.
Cette tendance, largement influencée par les standards de beauté prônés sur les réseaux sociaux, pousse à une surenchère de traitements visant à atteindre des idéaux esthétiques souvent inaccessibles ou non naturels.
A la Clinique des Champs-Elysées, les médecins conseillent les patients avec discernement, en proposant des interventions adaptées aux caractéristiques naturelles et aux besoins réels de chacun.
Les fakes injecteurs : un fléau pour la profession
Un des grands problèmes du secteur réside dans la prolifération des « fakes injecteurs » : des individus non médecins proposant des traitements à bas prix sur internet.
Ces pratiques d'injections illégales exposent les patients à de graves risques pour leur santé.
En France, il est interdit de réaliser des injections esthétiques sans diplôme médical, mais beaucoup ignorent cette réglementation.
Encadrer la médecine esthétique : un enjeu de santé publique
Pour Tracy Cohen-Sayag, l’encadrement du secteur de la médecine esthétique en France est une priorité.
Au-delà des apparences, il s’agit de corriger des complexes physiques qui peuvent peser lourdement sur la santé mentale.
La Clinique des Champs-Elysées a participé à la rédaction d’un livre blanc en collaboration avec l’Institut Sapiens visant à sensibiliser les pouvoirs publics sur l’importance de la régulation du secteur.
Ces efforts commencent à porter leurs fruits, avec des avancées récentes en matière de protection des patients.
Vers une médecine esthétique déontologique
Un bon praticien se doit d’avoir une approche éthique, en évitant les excès inutiles et en privilégiant des solutions adaptées pour offrir des résultats naturels et harmonieux.
En somme, loin des clichés, la médecine esthétique moderne mise sur l’innovation, l’éthique et la régulation pour répondre aux attentes d’une patientèle toujours plus variée et exigeante.