Alerte sur les dangers des injections illégales !
Sur les réseaux sociaux, des charlatans proposent leurs services pour faire des injections d’acide hyaluronique à prix cassé dans des salons de beauté, à domicile ou dans des Airbnb loués pour l’occasion sans respect des mesures d'hygiène.
L’actualité récente se fait de plus en plus l’écho des conséquence parfois irréversibles chez les patients victimes de ces « Fake Injectors ».
La médecine esthétique séduit des patients toujours plus jeunes. Les 18 – 24 ans sont très influencés par les diktats de la beauté stéréotypée véhiculés par les réseaux sociaux. Ce n’est donc pas par hasard que le recrutement pour ces injections clandestines se fait via les applications Instagram, Snapchat ou Tik Tok.
Une clientèle peu aisée est attirée par des prix défiant toute concurrence et n’a pas conscience des risques encourus.
Quelles sont les anomalies qui doivent éveiller votre méfiance ?
Faire une injection d’acide hyaluronique est un acte médical qui doit être fait par un praticien diplômé dans un cabinet ou une clinique ayant pignon sur rue.
Un praticien introuvable dans l’annuaire de l’Ordre des médecins
En France, seuls les médecins, les chirurgiens esthétiques et les dermatologues peuvent faire des injections d’acide hyaluronique. N’importe qui ne peut pas faire des injections. Il faut connaître l’anatomie, maîtriser les techniques d’injection, avoir l’habitude de gérer les aiguilles, savoir réagir tout de suite en cas de complication.
Ces imposteurs risquent deux ans de prison et 30.000 euros d’amende pour exercice illégal de la médecine en vertu de l’article L.4161-1 du Code de la santé publique.
Certains vont même plus loin en se présentant comme médecins. Ce délit d’usurpation de titre est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende selon le code pénal.
Absence d’interrogatoire médical avant les injections
Avant d’injecter, ces charlatans ne demandent pas l’âge ou les antécédents médicaux des personnes. Pourtant, l’interrogatoire est très important. Par exemple, si quelqu’un a une maladie auto-immune, on n’injecte pas.
Aucune connaissance de l’anatomie
Ces amateurs ne savent pas où sont situés les vaisseaux, les nerfs et les complications sont nombreuses avec des conséquences parfois irréversibles : déformations, nodules, abcès, nécroses ou septicémies, etc.
Si le produit injecté migre vers une artère, il peut la boucher, ce qui peut créer une nécrose et on est parfois obligé d’enlever chirurgicalement un morceau de lèvre ou de nez parce que les tissus sont morts. Il y a eu des cas de pertes de vision et même de l'acide hyaluronique qui a migré dans le cerveau provoquant un AVC. Si la peau n’est pas bien désinfectée ou si l’acte n’est pas réalisé dans des conditions d’asepsie parfaites, il existe un risque infectieux grave.
Les complications prennent souvent un tournant d’autant plus catastrophique que ces escrocs sont incapables de gérer les éventuelles complications qui peuvent survenir après leurs injections.
Pas de traçabilité du produit injecté
L'acide hyaluronique est vendu sans ordonnance en pharmacie ou même sur Internet. Vous n’êtes pas sûr de la provenance et de la sécurité du produit qui sera injecté. Il n’y a pas de miracle, si ces charlatans proposent des prix si bas, c’est que le produit ne leur coûte pas cher.
Sur la boite du produit injecté, il y a deux étiquettes qui indiquent le numéro de lot, la date de péremption ou encore la quantité, dans un souci de traçabilité. Une étiquette est pour le médecin et l’autre doit être remise au patient.
Si ce n’est pas le cas, les patients ne peuvent pas savoir quel produit leur a été injecté. Ce qui est très dangereux en cas de complication.
Un « label Clinique des Champs-Elysées »
La médecine esthétique n’est pas une spécialité médicale reconnue par les pouvoirs publics comme l’est la chirurgie. C'est dans ce contexte que, depuis trois ans, Tracy Cohen Sayag, Directrice Générale de la Clinique des Champs-Élysées et Michel Cohen, Président Directeur Général du Groupe et Médecin, entament des démarches auprès des autorités compétentes pour faire reconnaitre la médecine esthétique comme un véritable savoir-faire : « Nous avons alerté le Sénat, l'Assemblée Nationale, l'Agence Régionale de Santé et le Conseil de l'ordre de la nécessité de règlementer l'usage de la médecine esthétique et de sa communication, afin de sécuriser les patients et de lutter contre le tourisme médical à prix cassés ».
Ce manque de reconnaissance a conduit la Clinique des Champs-Elysées à élaborer son label qui servira de certification dans ses propres centres. Il repose sur des objectifs clairs : sécurité des patients, renforcement de la formation, institutionnalisation des pratiques.
Le label inscrira les principes suivants :
- Formation des médecins et du personnel assistant, assurée par les laboratoires, à l'usage des machines à la Clinique des Champs-Elysées.
- Contrôle continu des connaissances des médecins.
- Mise à disposition de tous les médecins des villes les plateaux techniques de la Clinique des Champs-Elysées pour permettre à chaque centre de devenir un centre de formation.