Détatouage laser et allaitement

Il y a de plus en plus de personnes de tous âges et de tous milieux qui se font tatouer.
Les femmes se demandent souvent si un traitement de détatouage au laser peut se faire pendant la grossesse et/ou la période d’allaitement.
Faisons le point sur les bonnes pratiques.
La grossesse et le détatouage laser
L’encre de tatouage peut-elle « contaminer » le lait maternel et porter atteinte à la santé du bébé ?
Si on sait que l'encre des tatouages peut voyager dans la circulation sanguine et se déposer dans les ganglions lymphatiques et le foie, on ne sait pas si les particules d'encre décomposées sont suffisamment petites pour passer dans le lait maternel.
Aucune étude n’a été réalisée sur ce sujet.
Quoi qu’il en soit, par principe de précaution, on ne traite jamais une femme enceinte ou allaitante.
Il est recommandé aux mères d'attendre la fin de l'allaitement avant de faire enlever leurs tatouages au laser.
Le principe du laser pour enlever un tatouage
Si la plupart ne regrettent pas leur tatouage et le gardent à vie, d’autres souhaitent revenir en arrière et retrouver une peau intacte.
Les lasers de référence pour retirer le tatouage sont le laser Q-Switched et le laser ND:Yag.
Ils émettent un rayonnement qui est sélectivement absorbé par le pigment du tatouage sans brûler la peau.
Les pigments sont pulvérisés en tous petits fragments qui vont progressivement être éliminés naturellement par l’organisme.
Selon la longueur d’onde du laser, le rayon lumineux cible une couleur en particulier : bleu, noir, rouge, jaune, etc.
Mais le laser ne se contente pas de cibler le tatouage, il impacte également la peau dans les couches superficielles (épiderme) et moyenne (derme).
La cicatrisation de la peau et la digestion du pigment par l’organisme mettront alors du temps.
Ceci explique que le traitement de détatouage est assez long.
Une dizaine de séances espacées de deux mois sont nécessaires, soit en moyenne 2 ans pour effacer complètement un tatouage.
Il faut donc se montrer patient et motivé.
C’est pourquoi sont apparus des lasers de type Picoway avec des impulsions lumineuses 1000 fois plus courtes (picosecondes) que celles du laser Q-switched (nanosecondes).
Cela permet d’avoir une action rapide et puissante sans altérer la peau en profondeur et donc sans risque de cicatrice.
Cette rapidité permet de réduire la dose d’énergie délivrée moyenne.
Elle améliore ainsi l’efficacité sur les encres de tatouage difficiles à traiter
En effet, tous les tatouages à gommer ne présentent pas le même degré de difficulté.
Ceux qui s’enlèvent facilement
Ce sont les tatouages monochromes (d’une seule couleur), les tatouages artistiques aux encres noires ou bleues, les tatouages amateurs, traditionnels, ceux possédant des pigments rouges, les tatouages réalisés sur des peaux claires, les tatouages à base d’encre de chine ou de charbon.
Ceux qui s’enlèvent plus difficilement
ce sont les tatouages de plusieurs couleurs, ceux possédant des couleurs claires, comme le jaune ou le blanc, les tatouages réalisés sur les peaux noires, mates ou foncées, ceux qui ont une implantation trop profonde.
Les encres utilisées pour les tatouages
Les pigments colorés détruits par le laser de détatouage pénètrent dans le corps et sont éliminés via les vaisseaux lymphatiques qui drainent la peau.
Mais l’encre des tatouages est-elle nocive pour l’organisme ?
Les encres de tatouage sont des produits complexes.
Ils sont composés notamment de pigments insolubles, de substances liquides comportant un liant et un solvant, d'additifs visant à stabiliser les pigments et enfin de conservateurs destinés à prévenir la contamination du produit.
L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a analysé les ingrédients d’une vingtaine d'encres de tatouage parmi les plus utilisées en France.
Elle a notamment repéré des molécules cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction, des colorants et des conservateurs interdits dans les cosmétiques.
Parmi les encres testées, le noir parait moins dangereux que les autres couleurs (rouge, bleu, vert, jaune, etc.) quasi toutes toxiques.