La chirurgie esthétique et les jeunes
L'émission Mon bien-être du 12 mars 2012 sur Direct 8 portait sur le thème : "La chirurgie esthétique chez les jeunes". Pour en parler, Jean-Michel Cohen et Caroline Ithurbide reçoivent Michel Cohen, le PDG de la Clinique des Champs-Elysées.
La démocratisation de la chirurgie esthétique depuis 1980.
Pourquoi la chirurgie esthétique a-t-elle autant de succès auprès des jeunes ? Comment expliquer ce chiffre, 63% des 15-24 ans veulent changer quelque chose dans leur apparence ?
Avant 1980, la chirurgie esthétique était réservée à tout ce qui était star-système, quelque chose de très cher, très peu d’intervenants, très peu de demandes et le véhicule c’était le cinéma. On voit les films, on voit toutes les grandes actrices, elles sont belles, elles présentent bien, on les maquille et donc on essaye de leur ressembler mais on n’a pas les moyens.
En 1980, Illouz invente la liposuccion, il apporte une solution chirurgicale à un problème qui concerne 60 à 70% des femmes alors que la chirurgie esthétique ne concernait qu’une petite minorité. Et cela été la révolution ! Quand la demande est arrivée, c’était plutôt des quadras. Elles avaient les moyens de payer cette intervention, elles avaient bien réfléchi, elles ne s’étaient pas trop renseignées, elles découvraient la liposuccion chez nous. Ce n’est pas du tout les jeunes d’aujourd’hui. Quand ils arrivent, ils sont passés par Internet, ils sont passés par Google, ils connaissent pleins de choses, ils comparent les prix.
A l’époque il y avait trois ou quatre chaînes de télévision. En 1990-95, 30 chaînes, 40 chaînes, 50 chaînes, 70 chaînes. C’est là qu’on constate une diminution de l’âge de la patientèle qui commence à partir de 25 ans.
Aujourd’hui ce sont les réseaux sociaux. Aujourd’hui, les jeunes ils ont tous leur iPhone. Ils ont des millions d’images de people, de jeunes actrices et veulent leur ressembler.
Les opérations de chirurgie esthétique sur les moins de 18 ans.
Quand on commence à 15 ans à se poser des questions sur son physique, à vouloir changer son apparence, cela concerne 63% des jeunes, c’est quand même énorme, qu’est-ce qu’on dit à ces gens-là ?
A la clinique des Champs-Elysées, on a comme éthique : « Avant 18 ans, j’écoute mais je n’interviens pas. »
Pour une consultation de mineur, je conseille aux chirurgiens de recevoir les deux parents. D’abord parce qu’un parent peut être pour, l’autre contre. Je ne veux pas que les enfants profitent d’un problème entre le père et la mère, pour faire du chantage affectif. On va essayer de voir déjà à 15 ans par quoi un jeune peut être concerné. Il y a les demandes qui existent depuis toujours et que l’on accepte comme les oreilles décollées.
Avant 18 ans, l’être humain n’est pas fini. Vous faites une rhinoplastie alors que le nez peut encore se modifier, vous touchez aux seins alors qu’une jeune fille n’a pas une poitrine totalement formée.
Un jeune de 15 ans n’est pas assez mature et cela peut avoir des conséquences sur son image qui est en pleine construction. Modifier son image sans pouvoir revenir en arrière, cela peut avoir des conséquences catastrophiques.
Le chirurgien ne doit pas subir un diktat. Il y a des gens qui viennent avec des catalogues : "Je veux ces seins ! Je veux ce nez", il ne faut surtout pas rentrer dans ce jeu-là parce que la chirurgie esthétique ne modifie pas, elle améliore, elle transforme.
Quand nous avons une demande, nous vérifions si elle est en bonne adéquation avec ce que nous sommes capable de faire.