En quelques années, la Clinique des Champs-Elysées – sous la houlette de Tracy Cohen Sayag, directrice générale de l’entreprise familiale – a transformé l’essai de la beauté tout-en-un. Son centre de chirurgie et médecine esthétique offre une alternative très prisée par les patients en quête de naturel avec toutes les techniques ciblées et non invasives « dernier cri ».
Un succès qui s’exporte avec des ouvertures à Lille, à Lyon mais aussi à New-York. Désirée de Lamarzelle, journaliste au magazine Forbes France a retracé avec Tracy Cohen – Sayag son parcours de business woman pressée.
Parmi les secteurs épargnés par la crise, celui de la beauté enregistre un développement insolent. Emblématique d’une population vieillissante et urbanisée, confrontée à la pollution, au stress, et gagnée par l’obsession des selfies, l’envie de rajeunir ou tout simplement de s’embellir est devenu un marché florissant.
Une embellie après les années noires de la chirurgie caricaturée par les Bimbo ‘west coast’, grâce à la levée progressive des tabous mais également au développement d’un arsenal thérapeutique moins invasif pour remplacer le bistouri (produits injectables, équipements à base d’énergie et traitements de la silhouette). « Les gestes techniques sont de plus en plus maîtrisés et les résultats de plus en plus naturels », explique ainsi Tracy Cohen, directrice générale de la Clinique des Champs-Élysées.
La chirurgie à visée d’embellissement naturel
Une quête de naturel qui se traduit désormais dans la pratique de la chirurgie : elle n’est plus seulement à visée transformative mais à visée d’embellissement. En particulier, la médecine esthétique qui connaît une croissance de 8,1 % selon l’International Master Course on Aging Science (Imcas) et pèse aujourd’hui plus de huit milliards d’euros, « deux fois plus qu’il y a cinq ans. ». Elle séduit « les femmes en quête de soins anti-âge mais aussi les jeunes pour des problématiques de peau, et de plus en plus d’hommes soucieux de leur silhouette » explique la jeune directrice, avant d’ajouter « 50 % de mes patients ont moins de 35 ans et 35% sont des hommes ».
Un filon qui n’avait pas échappé à la jeune femme pourtant totalement novice lorsqu’elle est arrivée en 2011 aux côtés de son père pour sauver la clinique de la faillite : « J’étais à l’époque chez Rothschild en fusion-acquisition après avoir fait mes études en finance, un univers très différent de celui de mon père que je n’avais jamais envisagé de rejoindre. » Mais c’est sans compter sur la force de caractère et un sens aigu des chiffres que la jeune femme va déployer pour redresser l’affaire familiale : rationalisation des coûts, informatisation, investissement dans les techniques alternatives.
En cinq ans, la Clinique des Champs-Élysées avec ces cinq étages et plus de 5500 interventions annuelles affiche un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros et s’impose comme l’un des plus grands centres de médecine et de chirurgie esthétique en France : « Avec 100 salariés, une soixantaine chirurgiens et quatre-vingt en rotation, la clinique s’est diversifiée en proposant tous les services sur place, de la tête aux pieds (peau, dents, cheveux, … et même nutrition). Nous avons créé un nouveau modèle de clinique qui devient aussi accessible qu’un salon de beauté. »
Un changement de paradigme qui s’opère aussi dans les prix que Tracy Cohen souhaite accessibles : « Notre clientèle, ce sont des gens qui cherchent le bon compromis entre résultat et qualité. Nous répondons à leur demande avec des prix raisonnables tout en conservant des produits qui sont dans le top 3 mondial. »
Quant à la fermeture des portes de la clinique pendant le confinement, la jeune femme a su tirer profit de la digitalisation en mettant en place des consultations vidéo : « Dès le 19 mars on ouvrait les e-consultations pour les suivis et les premiers rendez-vous, et en moins d’une heure nous avions déjà 1 000 rendez-vous. Nous avons dû réorganiser les équipes à distance pour répondre à la demande. ».
La démocratisation de l’esthétique est en marche : après l’ouverture d’un second centre à Lille de 600 m2, la jeune femme prévoit d’ouvrir à Nice et à La Baule d’ici 2021.