C’est un secteur qui ne souffre pas de la crise, au contraire il est même en plein boom : La chirurgie esthétique. Les clients profitent du confinement et du masque pour corriger ce qu’ils n’aiment pas chez eux. L’autre surprise, c’est qu’ils sont souvent jeunes, sans tabous sur la question.
Le miroir est devenu votre meilleur ami, ou plutôt ennemi. Avec le confinement et le port du masque, vos défauts vous sautent aux yeux. Cernes, ride du lion ou pattes d’oie que certains ont décidé de gommer à coups de bistouri.
Une patiente témoigne : « On ne peut plus aller au restaurant, etc. Donc on a plus de temps pour s’occuper de nous. » Son amie confirme : « Il y a quelques années en arrière, je n’aurais jamais pensé le faire. Mais là je trouve ça tellement normal, c’est banal. »
Depuis juin les cabinets d’esthétique enregistrent une hausse d’environ 20%. « Les patients ont eu un retour sur soi. Ils ont eu envie de prendre soin d’eux. Et puis ils ont eu le temps de se regarder dans le miroir. »
A la clinique des Champs-Elysées à Lille, les rendez-vous s’enchaînent. 30% d’opérations en plus depuis juin. Du jamais vu. La direction pensait d’abord à un rattrapage post-confinement mais ça ne s’arrête pas. La Clinique a renforcé ses effectifs. La manger explique : « Trois nouvelles personnes sont arrivées depuis Mai et là pour cette nouvelle année à venir, je pense qu’on va encore devoir recruter pas mal. »
A 29 ans, Julien vient pour la première fois dans une clinique d’esthétique. Ce policier lillois travaille la nuit et veut estomper les marques de fatigue sur son visage, et plus particulièrement les rides sur le front. « Je n’ai pas peur du miroir mais je n’ai pas envie d’en avoir peur dans dix ans. » La crise lui a permis de faire des économies pour s’offrir cette opération à 350€. Des injections d’acide botulique, autrement dit du Botox® qui va paralyser les muscles du front. Moins de 5 minutes d’intervention. Il ne verra l’effet que dans quatre et sept jours.
Des rendez-vous comme celui-là, le Dr. Fanny Ballieux en compte une trentaine par jour depuis la crise. Parmi les actes les plus demandés, le Botox® mais aussi des opérations plus lourdes comme le lifting du visage facturé 4000€.
Le Dr. Ballieux précise : « Le lifting, les injections de lèvre, le nez, tout ce qui se cache derrière le masque et qu’on peut aussi assumer en télétravail. » Cicatrices et hématomes sont ainsi cachés du regard des autres.
Dans les cabinets, le profil des patients a changé. Davantage d’hommes et des jeunes pour qui les miroirs ont été un miroir déformant.
Alexandre, 26 ans, est coiffeur à Angoulême. Son salon a été fermé pendant le confinement. Il passait les journées sur son téléphone. Il explique « On se voit en permanence. Je voyais surtout l’air fatigué, déprimé. » En Mai dernier, il décide de faire des injections de Botox® sur le front pour 400€. « On voit beaucoup sur les réseaux sociaux des personnes qui le font et qui ne s’en cachent pas. Donc, je me suis dit : Pourquoi pas moi ? et je voulais sortir de ce confinement en étant frais. »
Se faire opérer pour être plus beau dans la vie comme sur un selfie !