Le secteur de la chirurgie esthétique est l’un des grands gagnants de la crise sanitaire. Reportage à la clinique des Champs-Elysées pour l’émission 66 Minutes sur M6.
A la clinique de Lille, le téléphone n’arrête pas de sonner. Depuis la fin du premier confinement, il faut attendre trois mois pour obtenir une consultation. La fréquentation y a été multipliée par deux tout comme le chiffre d’affaires. Dans la salle d’attente, beaucoup de nouveaux patients. C’est la clientèle Covid, celle qui vient dépenser une partie de ses économies pour se débarrasser de certains petits défauts.
C’est le cas d’Eloïse. Après des mois de confinement, cette trentenaire a décidé de se faire plaisir. Elle explique : « A part faire les courses, je ne sortais pas. Donc j’ai pu économiser de l’argent. Ça fait un moment que je veux passer à l’acte et je suis décidée ». Un bas de laine de 380€ que cette institutrice est prête à dépenser pour régler un vieux complexe : Ses lèvres trop fines et gercées en permanence. La solution : Faire des injections d’acide hyaluronique.
Eloïse est loin d’être la seule. Un effet boomerang lié à la crise sanitaire, c’est certainement celui que personne n’avait anticipé. Des simples injections aux opérations les plus lourdes, la chirurgie esthétique n’a jamais été autant plébiscitée.
Contraints au tête-à-tête avec le miroir depuis des mois, les Français ne se sont jamais autant regardés. En cause, les apéros en visioconférence et les réunions en télétravail mais aussi les longues heures passées sur les écrans, bloqué sur le canapé à parcourir les canons de beauté des réseaux sociaux.
Les Français ont décidé de reprendre le contrôle sur leur apparence. Pour certains, cela va bien au-delà de la simple ride à estomper. D’autant que le travail à domicile et le port du masque permettent une convalescence à l’abri des regards.
Stéphanie a 49 ans. Cadre dans le prêt-à-porter haut de gamme, elle a passé près d’un an en télétravail. Largement le temps de faire le point avec elle-même. Dans quelques jours, elle devrait reprendre le chemin du bureau et retrouver ses collègues. Mais avant, elle a rendez-vous à la clinique de Lille. L’accueil se fait comme chez le médecin sauf qu’ici les interventions sont proposées sur papier glacé. Au menu, une centaine de traitements : Lifting, rhinoplastie, greffe capillaire ou encore liposuccion.
Toute la journée dans son cabinet, le médecin entend les mêmes doléances chez ses patients : Un visage fatigué par des mois de télétravail et des heures passés devant des écrans.
Stéphanie explique : « Ce qui me perturbe le plus, c’est au niveau de ma bouche. J’ai des petites boules qui font des creux et des bosses et des plis au niveau de la lèvre supérieure. »
Ces défauts à première vue invisible sont devenus pour Stéphanie des complexes. La solution la plus efficace pour faire disparaître les boules qui la gênent tant : des injections d’acide hyaluronique. C’est l’intervention star de la médecine esthétique à égalité avec les injections de Botox. Pas besoin d’attendre un autre rendez-vous, Stéphanie peut recevoir ses injections immédiatement après la consultation.
Des interventions comme celles-ci, le médecin en réalise jusqu’à cinq par jour. Il témoigne : « Au début du confinement, la zone la plus demandée était la zone du regard qui était devenue le principal vecteur émotionnel. Ça passait surtout par la prise en charge de cernes, des poches, des rides autour des yeux, des rides sur le front. Et puis avec la visioconférence, les demandes ont évolué et concernent aussi le bas de visage. »
Après une anesthésie locale, le médecin injecte l’ingrédient magique. En une demi-heure à peine, le résultat est visible. Stéphanie est comblée et ses rides aussi. Pour conserver cet effet fraîcheur, elle devra malgré tout renouveler les piqûres tous les 12 à 18 mois.